Art contemporain et alternatif / création actuelle et émergente

UNION   MEDIATION   PRODUCTION   EDITION


L'ART CONTEMPORAIN COMME PASSERELLE  TRANSFRONTALIÈRE

Le projet est basé sur l’identification de la diversité géographique de la culture et de l'art catalan au-delà des frontières nationales actuelles. Notre initiative collective naît de l'importance pour les citoyens d'accepter explicitement des environnements plus proches et plus organiques sur le plan social et culturel ; des environnements moins structurés mais qui répondent plus honnêtement aux besoins et à l'imagination des gens : les environnements transfrontaliers. 

 

Plus nous vivrons une situation de gestion des frontières politiques, plus nous aurons à y faire face. En pleine pandémie mondiale, l'humanité appelle à des réponses transversales aux problèmes qui ont dépassé les frontières et qui nécessitent une action au niveau local, là où nous pouvons construire ensemble et où nous devons véritablement « être ». 

 

Si la promotion des politiques de cohésion territoriale de diverses entités régionales, telles que l'Union européenne, est évidente depuis des décennies, il est tout aussi évident que les nations peuvent montrer une certaine faiblesse lorsqu'il s'agit de faire face à des problèmes mondiaux. C'est dans ce contexte que les territoires transfrontaliers sont la clé de la construction de liens fonctionnels authentiques qui permettront la résolution collective des situations de crise. Malgré ces preuves, le traitement de ces territoires hybrides nécessite une compréhension de leur liquidité naturelle et de leur complexité. Les actions qui permettent de façon concrète de mettre en place des mécanismes de coopération palpables sont fondamentalement destinées à réaliser une véritable reconfiguration des espaces transfrontaliers. 

 

Notre projet représente ce type d'actions concrètes dans un véritable langage universel : le langage des arts. 


Un Art sans frontières

Inund’Art porte un projet artistique transfrontalier depuis quatre ans. En 2020, avec Agit’Hé, le projet propose une nouvelle relation territoriale, entre deux villes traditionnellement associées : Perpignan et Gérone. 

 

Dans le but de consolider la relation entre ces deux villes et d'étendre la portée du projet initié en 2017, la synergie entre Inund’Art et Agit’Hé permet de franchir une nouvelle étape dans la construction d'un espace commun de collaboration avec les objectifs suivants: 

- Valoriser la vie quotidienne des citoyens des territoires participants, par l'accès à des expériences artistiques sensibles et de qualité. 

- Contribuer à la construction d'une zone géographique transfrontalière avec de riches opportunités et un outil essentiel pour les artistes contemporains en termes d'échanges culturels et de production artistique innovante. 

- Créer les conditions pour l’émergence d'imaginaires identitaires partagés, avec le langage artistique comme fil conducteur de relations humaines universelles. 

 

La portée commune de l'identité locale d'une grande variété de municipalités des deux côtés de la frontière est palpable, tout comme sa richesse et son potentiel à de nombreux niveaux. La présence culturelle et linguistique du catalan dans une grande partie de la Catalogne du Nord constitue un élément stratégique pour les relations internationales et la cohésion régionale, et l'action artistique de la région est un terrain fertile pour le développement et la visibilité de ses contributions à l’échelle européenne. 

 

Outre le fait que notre action et son impact principal depuis l’établissement de nos ateliers dans la ville se situent dans la ville de Perpignan, nous avons établi des partenariats précieux et solides dans les espaces non centraux du territoire, comme avec l'association 3C - Calce Culture Contemporaine. Il est important que ce projet comporte des actions périphériques, en dehors des capitales, et c'est grâce à ce réseau croisé, que nous pouvons ouvrir le projet à l'environnement naturel privilégié et au patrimoine autour de la commune de Calce et du Mas de Las Fonts, également dans les Pyrénées orientales. 

Des acteurs complémentaires

L’ADN commun de nos trois structures est indéniablement l’art contemporain et les créateurs actuels, et chaque partenaire du projet possèdent également sa propre identité, permettant une complémentarité de l’expertise de chacun : 

 

- Agit’Hé est née d’une volonté de soutien aux artistes et à leur professionnalisation. Elle fonctionne depuis quelques années sur une dynamique de mutualisation et de fédération. Notre association représente véritablement aujourd’hui le « vécu de l’artiste visuel » versant Nord. 

- Inund’Art possède une longue expérience de production et de coordination de projets artistiques et de missions de médiations ouvertes au grand public. Elle représente également le « vécu de l’artiste visuel » versant Sud. 

La Forteresse de Salses, lieu patrimonial du Centre des Monuments Nationaux souhaite développer le côté transfrontalier de son histoire et confirmer son attachement aux acteurs artistiques locaux et catalans en proposant pour la première fois à des artistes d’investir le monument. Lieu important et déjà reconnu sur le territoire des Pyrénées-Orientales, elle crée le lien au-delà de Perpignan et participe au maillage du territoire indispensable au projet.

 

Cette vision a évolué dans deux directions qui sont à la base de ce projet : 

- L'art contemporain comme espace de construction de l'identité et de réflexion sur l'autre. 

- Le potentiel de l'Art en tant qu'expérience et la découverte de propositions artistiques avec tous les sens. 

 

Le projet Inund'Art, en phase avec les objets d’Agit’Hé et de son collectif, transmet l'idée d'amener l'art dans la rue, dans l'espace public et non conventionnel. 

 

Le projet est basé sur la reconnaissance de l'art comme étant plus que jamais un agent de transformation ayant la capacité d'influencer les processus de changement. Dans le but de contribuer à la construction d'un espace identitaire commun, l'expérience de l'art peut être un véhicule qui permet au spectateur de s'interroger sur ses propres points de connexion avec l'autre et d'élargir le champ de l'imagination, tant individuellement que collectivement. Le pouvoir social et politique de l'art contemporain comme moyen de construire des territoires de coopération n'a cessé de se confirmer, de la stimulation de l’imaginaire à la création de situations appliquées aux besoins actuels des citoyens réels. 

 

La première édition de L’Art, passerelle transfrontalière pour Agit’Hé (quatrième édition pour Inund’Art) fait appel à un groupe d'artistes pour les déplacer de leur contexte de référence et les relier à d'autres perspectives, d'autres approches des faits évidents de leur réalité contextuelle. Provoquer ces espaces de relocalisation par la mise en place d'une région hybride telle que la région d'action transfrontalière. 

Des expositions...

En 2020, une installation collective proposée par Agit'Hé (collectif HÉ?!) est intitulée La Ligne Rouge. Ce travail est le résultat d'une collaboration entre des artistes très différents qui créent une mosaïque d'oeuvres originales ayant un format et un thème communs, à partir desquels un ensemble différent est réinventé chaque saison, une scénographie à géométrie et aux effets variables, faisant partie d'une même oeuvre. C'est un projet collectif imaginé et développé comme une opportunité d'expérimentation plastique pure, comme un laboratoire artistique collectif. 

En mars et avril 2021, participation à l'exposition d'art contemporain intitulée Paysages Liquides, sur le thème du paysage vivant et du territoire, a la Cave Arnaud de Villeneuve, à Rivesaltes, dans les Pyrénées Orientales (conformément aux accords entre Agit'hé et l'Association 3C). Dans cette exposition, 15 artistes sélectionnés par 3C présenteront leurs oeuvres sur différents supports. Agit’Hé avec une partie du collectif HÉ?! et l'association Inund'Art s'impliquent dans cette exposition en produisant une oeuvre/action en dialogue avec le thème du paysage et du patrimoine local en intégration artistique avec les artistes et les oeuvres programmées initialement.

 

Pour la deuxième partie du travail sur les paysages liquides, le collectif Hé? présentera de nouvelles oeuvres lors du festival Inund'art à la Casa Cultura de Gérone du 04 au 26 juin 2021. 

 

Cette exposition vise à établir un circuit d'itinéraires pour différents espaces du territoire dans un futur support, intégrant à chaque action d'itinérance les éléments du milieu d'accueil, favorisant l'ancrage de cette action sur le territoire et le travail pédagogique et de diffusion qui les accompagne. Il pourra également se rendre dans d'autres communes extraterritoriales et transfrontalières, dans un travail continu qui durera jusqu'à la fin de l'année 2022. 

... et des résidences croisées

Il est également prévu une résidence de création et de production de deux artistes sud-catalans coordonnée et soutenue par l'association Agit'Hé et ses artistes actifs dans son HÉspace. Il s'agit d'une résidence de 3 à 4 semaines à Perpignan (où les artistes bénéficient d’un atelier équipé de matériel professionnel - art pictural et graphique, gravure avec presse taille-douce, sérigraphie et multimédias + un atelier d'assemblage-petite menuiserie, ainsi que du conseil) visant à faire une immersion pour la production de l'exposition Paysages liquides, avec des workshops croisés avec le collectif HÉ?!. Un à deux moments d’atelier ouvert seront organisés pour permettre la rencontre avec le public au sein du quartier environnant l’HÉspace. 

 


Le projet Alter-ego.aux

Le projet Alter-eg.o.aux, viens renouvelle les recherches initiées autour de La Ligne Rouge en 2018.

L'idée est de travailler sur le positionnement des artistes par rapport à une société de plus en plus nombriliste et en même temps en recherche de collectif ; l'artiste étant assez représentatif de cette ambivalence dans un aller-retour permanent entre introspection et regard sur le monde qui l'entoure. Chacun.e, avec son univers particulier et sa sensibilité, a été libre d’imaginer et d’exprimer sa vision, ses questionnements et certaines réponses, autour du thème choisi ensemble ; avec la seule contrainte du croisement des pratiques et de l’ouverture à l’Autre... 

Depuis peu, la Mairie de Saint-Féliu-d’Avall est devenue propriétaire du presbytère de la ville, ainsi que des celliers de la rue des Cortals. La municipalité souhaite réinvestir ces lieux jusqu’à présent à l’abandon, afin de développer davantage les aspects culturels et patrimoniaux permettant à la ville et à ses habitants d’être acteurs des enjeux culturels et artistiques actuels tout en continuant de faire vivre leurs origines agricoles et catalanes encore très présentes.

 

Le temps de ce projet, en avril et mai 2023, elle a imaginé créer un centre d'art éphémère dans cet ancien presbytère, demeure historique du cœur du village, qui pourrait accueillir les œuvres et les temps de recherche des artistes contemporains locaux et transfrontaliers.

 

Le 6 mai 2023 de 11h à 17h, l'ancien presbytère accueillera alors le premier rendu de la résidence transfrontalière croisée, permettant aux artistes résident.e.s de bénéficier d’un nouvel espace d'immersion et d'un événement professionnel et professionnalisant, accessibles à un large public. Les habitants du village, où une telle offre culturelle est inédite actuellement, pourront visiter les installations "in process", profiter de démonstrations, de performances et d'ateliers pratiques. 

 


Alter-ego.aux à la radio

Notre présidente Tiffany VAILIER, s’est rendue dans les studios de la RADIO AVIVA pour évoquer le projet transfrontaliers Alter-ego.aux.


Pour en savoir +

Si vous cherchez plus de détails concernant notre projet transfrontalier 2023, n'hésitez pas à télécharger le dossier de presse !

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Dossier de presse - Alter-eg.o.aux.pdf
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En 2025, après un premier chapitre consacré aux paradoxes de l’artiste face à une société

oscillant entre individualisme exacerbé et quête de collectif, ce second volet de la résidence Alter Ego se déploie dans l’écrin symbolique de la Forteresse de Salses, espace de passage, de frontières et de luttes, et poursuit cette réflexion sous un angle différent : celui de la mémoire collective et invite à explorer ces récits superposés, ces marques visibles ou silencieuses du passé, à travers le prisme de trois artistes en immersion : Elena Gilda Serrano, Paul Augé et Laëtitia Lazizi. Chacun.e avec son univers propre, en croisant les pratiques artistiques (photographie, vidéo, installation, arts plastiques et performatifs), engage un dialogue ouvert à l’Autre, à l’invisible et au non-dit. Cette exposition se veut donc une tentative de mise en récit d’une mémoire plurielle, mouvante et incomplète, où l’écoute, le geste artistique et l’interrogation se rejoignent. Les artistes questionnent ici la manière dont les mémoires collectives façonnent nos perceptions du monde, comment elles se transmettent, se perdent ou se réinventent. Alter Ego - Chapitre II est une exploration sensorielle et poétique des mémoires croisées, portée par la rencontre de trois artistes et d’un lieu. Une invitation à réfléchir sur la façon dont l’histoire se grave dans les pierres et dans les êtres, et comment l’art peut réactiver ces récits silencieux.

 

Les artistes en résidence

ELENA GILDA SERRANO

 

(Barcelone, 1997 — vit et travaille à Berlin)

Cinéaste, artiste et pédagogue, Elena Gilda Serrano est diplômé·e des Beaux-Arts de l’Université de Barcelone. À la croisée de l’audiovisuel et de la performance, son travail interroge les formes de représentation dominantes en les détournant par des gestes poétiques et critiques. Iel explore les zones de tension entre le personnel et le collectif, entre l’archive et l’intime. À travers l'utilisation d’images d’archives et de matériaux du quotidien, Elena développe une recherche

autour de la mémoire, des héritages et des relations de pouvoir, dans une oscillation entre ironie et sensibilité.

 

 

 

Note d’intention :

« La mémoire collective est insaisissable, fluide et multiple. J’envisage cette résidence comme une exploration de ses zones d’ombre, de ses silences et de ses récits manquants. En m’appuyant sur les mémoires orales et les lacunes des archives, je souhaite écouter et révéler ce qui n’est pas toujours visible, entendre les voix des invisibles, et créer des ponts entre ces absences et le présent. »

Parmi ses œuvres récentes, son court-métrage Quines flors es porten a una fossa ? a été primé au Festival Ull Nu (2023) et projeté dans plusieurs festivals et centres d’art.

PAUL AUGÉ

 

Photographe et membre du collectif Agit’Hé, Paul Augé explore la photographie argentique et numérique, tout en se spécialisant dans les procédés anciens comme le cyanotype et le tirage Van Dyke, qu’il réalise artisanalement sur divers supports (papier aquarelle, verre).

 

 

Note d'intention :

Série : Ad Salsulas Ad Salsulas, nom antique de Salses, désigne un territoire hostile, entre marais saumâtres et chemins

périlleux. S’inspirant de l’histoire du fort et de sa forme singulière, cette série interroge sa symbolique guerrière et frontalière, en résonance avec le paysage qui l’entoure.

Paul Augé recueille des traces de l’occupation passée — éléments d’architecture, inscriptions, cartes — et les confronte à des objets choisis ou glanés autour du site (pierres, carapaces), créant un dialogue entre matière et mémoire. Le sel (marin, d’argent ou d’or) occupe une place essentielle, tout comme la tension entre la peau et la pierre, figurant l’affrontement.

Deux installations seront présentées :

Un tirage sur verre d’un plan ancien du fort, posé sur table lumineuse et cerné de cristaux de gros sel, où la lumière révélera la dualité entre fragilité et puissance. Des photographies associées aux objets empruntés à son environnement immédiat, suspendus ou posés, qui viendront densifier la lecture des images et questionner le regard.

LAËTITIA LAZIZI

 

Artiste visuelle, membre du collectif Agit’Hé

Autodidacte, Laëtitia Lazizi développe une pratique mêlant photographie, vidéo, écriture poétique et installation. Son travail explore la mémoire corporelle, l’identité et l’intime, en s’attachant aux traces laissées sur les corps et les lieux.

 

 

Note d'intention :

À la Forteresse de Salses, lieu-frontière par essence, elle déploie une réflexion sur la limite — entre

dedans et dehors, visible et caché, passé et présent. « La Forteresse est un livre de pierres. En parcourant ses murs et ses sols, je cherche à capter les empreintes des humains : fissures, inscriptions, cicatrices. »

À travers des photographies et des empreintes sur argile, elle interroge la frontière comme espace poreux où l’histoire collective croise l’intime. Ce travail met en lumière des territoires sensibles, où les marques physiques et symboliques de la Forteresse résonnent avec les récits personnels. L’art devient ici un passage : un geste qui relie mémoire individuelle et mémoire collective.

artistes associé.e.s

À l’occasion d’Inundart plusieurs artistes du collectif viennent enrichir la proposition Alter eg.o.aux :

  • Agnès Calas & Tiffany Vailier - visages tissés
  • Sonia Lê Van Le & Lisa Molina - sculpture papier (sous réserve)
  • Pat Romero - tissus anciens brodés
  • Yvette et Trenca Rocs - Installation vidéo

Une invitation à déambuler au milieu de strates de mémoires qui se superposent, se répondent. Deux structures auto-portantes 3x3x2,5m ouvertes sur plusieurs faces et fermées sur d’autres (symbolique de la mémoire plus ou moins accessible). Emprise au sol = 3x9m

Accrochage vertical + horizontal + 2 installations vidéo. Pour la bonne réalisation de notre installation, nous avons besoin d'un accès à l'électricité.

Projection de monstration susceptible d’évoluer selon les propositions des différent.e.s artistes, cependant l’emprise au sol reste la même.


CE PROJET BÉNÉFICIE DU SOUTIEN DU DÉPARTEMENT DES PYRÉNÉES-ORIENTALES ET DE LA GENERALITAT DE CATALUNYA.